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Petit oiseau échappé, petit oiseau en cage.

Où es-tu Azriel ? Où es-tu mon aimée ?

Je suis assise parmi les ruines, tu en as fait mon tombeau.
Des champs à perte de vue s’éloignent à la dérive. Et le soleil gicle sans fin sur cette étendue délabrée.
Je me noie dans son propre sang. Je me meurs.
Je soupire après toi, blessée mortellement au cœur.
Mes envies s’évanouissent, mes pensées frivoles caracolent.
Et je me mets à espérer
– espoir vain !
J’ose attendre ton retour
– patience vaine !
O Azriel ! Pourquoi cette lamentation déchirante ? Tes larmes me corrompent le corps. Mes tympans crissent, mes yeux plissent, tandis que mon cœur en alerte hurle et pleure devant tant de désolation !
Mon âme se déchire, se fracasse et se brise. Qu’as-tu donc fait pour que ton cri retentisse ?
Je l’entend à présent, je le sens tout près de moi. Mais tu es si loin, si loin ! Où es-tu ?

O Azriel ! Pourquoi cette tristesse qui t’enivre ? Cette douleur qui te fait pousser des ailes et cette blessure qui te lie à la terre.
Je te vois dans mon délire, tu es méconnaissable. Ah que ta figure m’accable !
Accroupie dans cette vieille cave humide, tu es toujours aussi belle, tu attends désespérément que je vienne te libérer.
Mais tu es si loin, si loin ! Où es-tu ?

Ma conscience se trouble, mes mains tremblent. Et au travers de ma prière silencieuse j’agonise.
Je m’entoure d’un délabrement voulu, j’inscris en lettres fines ce nom damné de ma mémoire.
O Azriel ! O Azriel !
Par ta colère ici un ange se désole.

jdr superbe!

J’erre, le vague à l’âme. Comme chaque nuit, comme chaque fois lorsque la lune est belle. C’est le temps des loups, c’est le temps des peurs, c’est mon heure. Moi Luna !
Je m’avance, je me faufile à travers les ombres. Elles chuchotent, elles me susurrent tendrement à l’oreille : Viens ma Belle ! La musique s’entame, la danse s’ébranle. Et la mesure rythme mon cœur tandis que je me déploie dans les Cieux. Mon regard l’embrase de son désir fou, je le foudroie de mon instinct vengeur, moi la princesse de ses rêves ! Je me surprends à l’aimer, à vouloir le posséder en moi, entre mes mains, contre mon corps. Je me dévêts de toute souillure. Nue je m’agrippe à lui et l’enflamme de mes caresses illusoires. Le rêve semble s’éterniser, s’effacer peu à peu au profit d’une tristesse trouble. Mais non la musique reprend, et mon vol incessant se meut en un tourbillon d’extase. J’ai de plus en plus faim, de plus en plus soif. Je suis avide de toi, de ton corps, de ton sang, de ta vie. Je te veux mien pour l’éternité. Ouvre-moi ton cœur, que je m’y fasse une place ! Que j’enfuisse la tête dans tes profondeurs rougeoyantes ! Que le flot abonde, me berce, me brûle au sein de mon propre corps ! Ah je tressaille, je défaille, les délires m’assaillent. Ton énergie folle m’emplit d’une brusque vitalité. Tu m’as habitée de ta folie. Je sombre, je tombe. Qu’as-tu donc fait ? L’univers entier se déchire. Et l’abîme s’engouffre dans tes bras. En ton sein mon âme se détache, se brise, vole en éclat. Arrêt brutal. Silence. Silence.
Des larmes coulent dans la ténèbre. Elles la colorent d’une couleur vive. Du sang. Les tiennes ? Non, les miennes. Douce mélancolie qui me berce au regard de cet astre inaccessible, j’erre, le vague à l’âme.

magnifique!
j'adore ta façon d'écrire, c'est se style d'écriture qui me parle le plus.

Merci beaucoup !

Tu as remarqué que je me suis seulement inspirée des images ? ^^

Très bien écrit !

Je me pose une question :

luna c'est pas une héroine de bande déssinée ??

Azriel a écrit:

Merci beaucoup !

Tu as remarqué que je me suis seulement inspirée des images ? ^^

oui j'avais remarqué

Mon reflet sur la glace me semble terne. J’ouvre les yeux mais seul apparaît sous la surface le blanc de mes iris écarquillés. Je suis seul sur cette terre aride, garnie de pierres, garnie de détritus parcellant mon cœur. Enfermé dans cette boîte, je contemple mon néant. Perdue la clé, je ne peux que m’ébattre à l’infini pour faire voleter la poussière uniforme par la serrure. Les parois de ma prison sont comme un miroir, faisant miroiter ce que j’ai toujours tant redouté. Mon cœur succombe devant tant d’horreur. Mes mains sont mes propres chaînes, et mes actes ces barres qui m’entravent sur ce sol décharné. L’image qui se dessine m’aveugle. Terne, terne est la lumière qui se propage par les fentes. Elles sont trop petites pour voir, pour entendre, pour espérer. L’espoir a déserter le ciel. Il est gris, lourd. Son grondement fait trembler mon image, qui grandit, qui grandit et qui se déchaîne par éclairs contre ma conscience meurtrie. J’ai succombé. J’ai résisté. Je me suis débattue et je suis tombé. De ce ciel, de ce perchoir, dans cette boîte. Adieu monde qui m’a vue naître ! Adieu mer ! Adieu terre ! Me voilà aux soins de mon bureau : petite fille. « Prend grand soin de ton oiseau, je suis si fragile ! »

trés trés joli texte!j'aime beaucoup.

Et c'est un sujet que j'aime beaucoup parler mais je trouve que tes mots sortent mieux que les miens.

Joli texte et Zoli Images!