Mes métaphores un jour ont filé à l'anglaise
Mes rimes sont devenues sourdes et mon encre mauvaise
Et même mes brouillons se sont mis en colère
Jusqu'aux râtures ratées : des silences cimetières !
Ils m'en veulent de ne pas parvenir
Mon amour, à te dire à leur manière
Que je t'aimais sans fioritures, que j'ai pleuré sans vers
Que je t'aimais sans mots, d'un silencieux désir
"Mais la passion se brûle !" s'insurgent mes poèmes
"L'amour est une violence, le coeur déraisonne
Les strophes se désespèrent, creusent des rivières de haine
les larmes les plus belles, c'est lui, lui qui nous les donne !"
Il n'y a plus un vers pour inventer ton nom
Pas une seule manière d'être claire et comprise
Je ne sais plus parler, ni dire à ma façon :
Quand le coeur s'est trompé, le silence est de mise.
Chut... il est des heures où les âmes s'apaisent
Etranges solitudes, désert d'images, d'envie
Je ne veux pas crier... les métaphores se taisent
Elles reviendront un jour, je l'ai appris depuis.