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 Comme à regret

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Azriel
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MessageSujet: Comme à regret   Comme à regret Minihorlogeqq8Mer 11 Avr - 0:50

Petite histoire …

On se téléphone dès ton arrivée ! Ok ?
Oui.
Ne t’inquiète pas, tout se passera bien. Ton école a l’air géniale. Je suis sure que tu vas rapidement t’y plaire.
Mais tu ne seras pas là …
Je viendrai te voir ok ?


Ah ce moment-là je lui avais souri, lui implorant de respecter notre promesse, celle de ne jamais s’oublier.

Gardons contact.
Oui.


Ce fut là ma seule réponse.

Je m’appelle Shunrei, j’ai 16 ans. Déjà ma vie est arrivée à un point de non retour, prête à fermer un long chapitre sur mon existence pour en commencer un autre, car pour la première fois je change d’école, je change de ville, je change de pays, je change de continent.
Je suis née au Japon, dans la province d’Osaka, près du mont Fuji, et depuis lors je n’avais encore jamais quitté ma province, même pour aller à Tokyo. Mais bien que née au Japon, je n’ai pas héritée de la nationalité japonaise, d’ailleurs je ne ressemble pas du tout à une japonaise. J’ai les cheveux noirs, certes, mais aussi le teint pâle et les yeux ronds, propres à ceux des occidentaux. A la limite on ne faisait pas attention à la forme de mon visage, mais mes yeux verts détrompaient mon appartenance à un monde transatlantique.
Mon père est Français, de la région de Marseille. Il ne s’est jamais départi de son accent, même au Japon. Ce qui lui a valu l’acquisition d’un timbre particulier, un mélange exquis de prononciation nipponne aux accentuations marquées en fin de phrases, et d’un exotisme typiquement marseillais. Autant vous dire que l’étiquette étranger ne le quitta plus pendant toutes ces années que je vécues là-bas. Ma mère par contre, elle aussi Française, s’adapta de manière remarquable à la langue, d’une facilité déconcertante. En un temps record elle maîtrisait déjà toutes les structures de base et le vocabulaire quotidien. Quant à moi, ayant toujours vécu au Japon, le japonais demeure ma langue maternelle, même si dans un second temps, mes parents se sont évertués à parler français à la maison. Du coup je maîtrise les deux langues : le français et le japonais, deux systèmes linguistiques diamétralement opposés.
Au Japon les gens s’étonnaient de ma maîtrise en langue française, considérée universellement comme une des langues les plus difficiles à apprendre. En France, par contre, ils ne parvenaient pas à concevoir qu’une jeune fille non asiatique puisse parler couramment le japonais avec les membres de sa famille. C’était pourtant le cas.
Heureusement nous ne sommes pas restés longtemps en France, un mois si pas plus. Un temps considéré comme un mois passé en famille, en vacances, à la mer dans notre pays natal. Je devrais dire : un temps passé pour voir de la famille que je n’avais jamais connue dans le pays natal des mes parents. Quoi que disent les autres, je suis et je reste une japonaise, même si les caractéristiques physiques n’y sont pas.
Après notre bref séjour en France, nous sommes repartis vers notre véritable destination, celle qui fut à l’origine de notre départ définitif du Japon.
Mon père est ambassadeur de la France, les voyages sont fréquents pour lui. Son plus long séjour fut celui au Japon, mais même en vivant là-bas, il partait souvent ailleurs, en Chine, en Corée, en Australie. Ma mère étant professeur de français, elle s’est trouvée une bonne petite école privée dans notre province d’Osaka, pour venir enseigner cette langue qu’elle chérissait plus que tout. Désolée pour toi maman, mais c’est pas demain la veille que nous irons nous établir en France !
En effet, il y a peu, mon père a reçu une convocation de son ambassade, lui assignant une nouvelle tâche, celle de venir s’installer de manière plus ou moins définitive en Amérique. Je ne vous dit pas le choc pour ma mère et pour moi. Ma mère parce qu’elle ne pourra pas à nouveau parler librement le français tout autour d’elle, et moi, parce que je ne voulais pas quitter ceux que j’aimais.
Ces « @+ », « on s’écrira », je n’y crois pas trop. Je n’y ai jamais cru. Ces « on garde contacte », « nous viendrons te voir », balivernes ! C’était bien un adieu, un vrai ! Jamais, jamais je ne les reverrai, à moins que je ne revienne habiter au Japon. Mais je n’ai que 16 ans, les rêves plein les poches mais incapable de les réaliser, encore un enfant !
Je n’ai jamais voulu venir habiter Washington. Pourtant … C’est bien là que j’ai posé les pieds. J’ai survolé l’océan, le visage barré par mes larmes. J’ai atterri sur ce sol américain le cœur comblé d’amertume.
Et c’est encore avec ces yeux sombres que je me suis introduite pour la toute première dans ma nouvelle école, dans ma nouvelle classe, où m’attendent des gens qui me ressemblent, mais pourtant si différents de ce à quoi j’ai toujours cru.
Je les vois qui me fixent. J’entend le professeur qui leur dit : « voici une nouvelle camarade qui nous vient directement du Japon. Faites lui bon accueil. » J’ai la sensation très nette d’apercevoir leurs bouches ébahies. S’attendaient-ils à ce que je vienne de là ?
Ben non idiote! Rappelle toi : tu n’es pas Japonaise mais Française !
Ne pas le voir, ne pas la voir, eux … Mes amis ! J’avais encore envie de pleurer.
- Tu peux t’asseoir près de Jack. Jack lève ton bras ! dit le professeur en anglais.
Le garçon en question lève son bras. Je le regarde une seconde puis je rabaisse automatiquement la tête. J’ai vu.
Son bang se trouve à la quatrième rangée, tout au fond de la classe, près de la fenêtre. Le mien est juste en face de lui.
- Voilà, ce garçon sera ton nouveau voisin.
Je ne réponds pas.
Je m’avance.
Je m’assieds.
Toujours la tête baissée.
- Bien commençons.
Je me sens étrangère, vide.
Si seule.
Je leur ressemble physiquement. Mais au fond de moi je sais qu’un immense fossé nous sépare. J’ai grandit au Japon et non en Amérique. D’ailleurs … A quoi croient-ils au juste ?
Je les regarde, tous, d’un profond regard empli de tristesse. A leur place je m’imagine voir Mariko, Kotobuki, Aoi, Kyo, Shigure, Akira, Shuji, Shinya … Shinya ! Je baisse la tête encore plus. J’aurais tant voulu disparaître !
- Mmm. Une Japonaise ? Elle ne leur ressemble pas.
Deux yeux, deux yeux à la limite globuleux me regardent. Je recule.
- Ah !
- Eh calmos !
Je tombe de ma chaise. Le banc s’écroule. Je le vois venir vers moi.
- Attention !
Des mains au-dessus de moi. Ouf ! Je ne me le suis pas ramassé.
- C’est fini ce boucan ?
Le professeur se retourne. Il voit. Moi je vois le tableau noir, à présent blanc de craie. Notait-il quelque chose ? J’entend les rires tout autour de moi. Je sais qu’ils sont dirigés contre moi.
Un rire plus assourdissant se distingue de la masse, parce que celui-là se trouve juste à côté de moi. Un corps qui tremble, en fait, seuls ses pieds m’arrivent à hauteur du visage.
- Vous avez vu comment elle a réagi ? Ha ha ha !
Je sais que c’est lui, le garçon aux yeux globuleux.
- Josh, retourne à ta place !
Les pieds s’éloignent, mais je suis toujours à terre. Je n’ose bouger, je suis paralysée de crainte. J’ai peur, oui j’ai peur de ces gens, si différents, si étrangers à moi-même. Je ne reconnais plus rien. Où suis-je ? OU SUIS-JE ??
- Gomenasai … Atashi …
Merde je parle jap ! Faut pas ! English ma fille ! English …
Je n’arrive plus à parler, je bégaye. Les mots me manquent et puis … ce souffle, lui aussi commence à me délaisser. Je …
Des rires, encore des rires.
- Vous avez vu ?
- Qu’est-ce qu’elle a dit ?
- Elle est vraiment Japonaise ?
- Ha ha ha !
- Ça suffit vous tous ! A vos places et tout de suite ! Jack ?
- Oui ?
- Reconduisez Mlle Leclerc à l’infirmerie.
- Leclerc ? C’est Pas japonais ça ?
- Jack !
Je suis terrifiée. Le professeur vient de hausser la voix. Oui, un son vient de sortir de sa bouche entre ouverte autour de laquelle se dessine une barbe mal rasée depuis la veille. Ah que ce son est fort, trop fort ! L’humanité devrait sombrer en silence, tous devraient se taire.
- Je …
- Allez viens.
On me lève. C’est Jack ?
Je le regarde.
Oui, c’est Jack.
Il me tient par le bras. Nous sortons de la classe sous leurs regard amusés. La porte se referme. Les rires se sont tus.
Enfin !
Enfin de l’air !
Je cours.
- Attends !
Je cours. Je ne l’écoute pas.
- Attends !
Et puis d’abord que dit-il ? En japonais cela devrait donner ceci : « Mate kudasai », la forme polie. Qu’est-il pour m’interpeller de manière si familière ?
Jack.
Je descends les escaliers. J’entrevois le hall d’entrée. Je sors.
Un soleil radieux inonde la cour délaissée par ses élèves. Je ne m’arrête pas, je vais aux grilles. Elles sont fermées. Je m’arrête.

Je m’arrête, et je regarde la route.
L’air est chaud, le vent tiède. Je souris. Je respire, je vis. De l’air !
- Putain c’est quoi ton problème ?
C’est Jack. Alors comme ça il m’avait suivie ?
T’étais pas obligé de me suivre, crétin !
- Hé je te parle ! Tu pourrais au moins me regarder !
Sont-ils tous ainsi les Américains ?
Je le regarde. J’ai encore peur, parce qu’il a haussé la voix.
Mes lèvres doivent trembler car il me dit :
- Hé ne t’inquiète pas, je ne vais pas te manger. J’ai l’air si méchant ??
- N..N-on.
- T’es toute pâle ! T’es malade ?
- N…N-on.
- Je vois …
Il me regarde intensément. Je n’aime pas cela, cette manière de dévisager les gens. Je baisse la tête. Mes mains sont toujours accrochées à la grille.
- Je reconnais que Josh y est allé fort avec toi, surtout que tu es nouvelle. Mais tu sais il est toujours comme ça avec les autres, et surtout avec ceux qu’il rencontre pour la première fois.
Silence.
Le vent, il est tiède, mais mes larmes … elles sont froides !
- Hé ! Il ne faut pas pleurer ! Il ne faut pas ! dit-il.
- Comprend-moi, je n’ai encore jamais quitté mon pays. C’est la première fois que je déménage et que je change d’école.
- Quoi ? Tu viens vraiment du Japon ?
Je fais signe que oui.
- Ici tout est si différent, dis-je encore, la langue, les habitudes, les gens.
Mais à quoi bon leur expliquer ? Sont-ils seulement capable de me comprendre ?
- Je comprend un peu ce que tu ressens.
Vraiment ?
Je le regarde. Mais lui, il a son attention portée sur la route. Les voitures passent. Un feu rouge, un feu vert. Moi aussi, j’attend toujours.
- Je viens de la Nouvelle Orléans. J’ai du déménager ici, en laissant là-bas toute mon enfance : ma maison où j’ai grandit, mes cousins, mes professeurs, mes amis.
J’eus l’impression fugace qu’il rit à ce moment précis, un petit rire mélancolique, à peine perceptible sur le coin des lèvres.
- Mais c’est vrai, j’ai beau provenir d’une des dernières provinces des Etats-Unis, je suis incapable de ressentir ce que toi tu ressens. Toi, tu viens du Japon, tu es née là-bas. Et qui ne connaît pas les différences entre nos deux pays ? Venir ici a du être un choc pour toi.
Il se retourne vers moi.
Je le regarde toujours, cette fois dans le blanc des yeux sans baisser la tête.
- Sérieux t’es vraiment née au Japon ? dit-il.
Il rit.
Je baisse la tête, l’air meurtri.
Je le sens tout près de moi. Il pose sa main sur ma tête.
- Ne t’inquiète pas je t’ai dit, je te crois.
Il me sourit.
- Tu as de beaux yeux verts !
- Que …
Je fais un pas en arrière.
- Hi hi hi ! C’est une manie chez toi de toujours reculer ?
Je ne dis rien, d’ailleurs, ai-je jamais dit quelque chose ?
- Ne te fais pas de soucis. Reste ici si le cœur t’en dit, tu reviendras quand tu seras prête. Moi je retourne en classe d’accord ?
Silence.
- D’accord ?
Il se penche vers moi. Nos visages se touchent. Je recule encore.
- D’… D’ac-cord.
- Hi hi ! Tu es vraiment trop mignonne.
Il s’en va.
- A tout à l’heure !
Il est parti.


Dernière édition par le Mer 11 Avr - 11:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Comme à regret   Comme à regret Minihorlogeqq8Mer 11 Avr - 0:53

Silence. Juste le vent dans les arbres, les piétons qui passent rapidement devant moi, chuchotant. Et ces voitures qui encore roulent et roulent dans le trafic du matin. Je me retourne. C’est vide. La cour est vide. Je lève la tête. Aucune fenêtre ouverte. Il fait froid, il fait frais. Je respire.

Je me penche en avant. Ma tête se cogne contre le dur métal des barreaux.
Quoi penser, que dire lorsque le désarroi vous surprend ?
Que faire tandis que l’angoisse vous submerge ?

Quand j’étais petite j’avais l’habitude de me coucher sous un cerisier. J’attendais que le vent passe et fasse tomber ces minuscules pétales colorées. Je me tenais raide couchée sur le côté, les jambes repliées sous le menton, et j’acceptais avec joie que les fleurs viennent me recouvrir. Je me sentais en sécurité, chez moi. Le monde pouvait bien sombrer tout autour de moi, jamais rien ne pouvait m’atteindre tant que j’étais ensevelie sous les cerisiers en fleurs
Mais maintenant ?

Sur la terre comme au ciel
Les cerisiers fleurissent –
Et moi je tousse


Il y avait un grand arbre dans la cour, un vieux chêne, tout délabré, dont les branches déjà nues tombaient lourdement sur le sol. Je me dirigeai vers celui-ci. Un banc de bois était posé tout contre son tronc. Je me suis couchée contre ses planches recouvertes par la mousse, j’ai remonté mes jambes sous le menton, et dans cette position d’équilibre j’ai fermé les yeux. Je voulais à tout prix les voir une dernière fois, avant que ne s’efface tout souvenir de leur chaleur encore présente en mon cœur et que ne fasse place un froid plus virulent encore, celui de la solitude.
Un nouveau monde, de nouvelles têtes, et cette tristesse toujours présente de ne pouvoir les comprendre, et en définitive de n’être plus comprise à mon tour.
Je me recroquevillais encore plus.
La peur d’être seule, encore.
Oui encore …

Parfois aussi, lorsque le vent ne venait pas, je me mettais à chanter. Je tentais déspérément de troubler la joyeuse atmosphère avec mes douces mélodies mélancoliques. Je parvenais à arracher quelques fleurs qui venaient se poser délicatement sur mes joues, et alors tels des bateaux fleuris, elles descendaient le long de la rive qui coulait silencieusement de mes yeux tristes. La mélodie devenait plus profonde, plus vibrante, à mesure que le chant s’élevait. Et mes lèvres s’étiraient lentement, ravies par tant de beauté : cette cascade de fleurs qui descendaient vers moi, et ce chant, qui venait à leur rencontre, leur remerciant de tant de bonté.
Mais à présent ?

Enseveli
Dans un rêve de fleurs –
Je voudrais mourir à l’instant !


Et Puis le chant prenait fin. J’étais-là allongée dans l’herbe, les yeux portés vers le ciel.
Les cerisiers ne poussent pas le long des cours d’eau.
J’étais sur le bord d’une rive, en train de contempler mon reflet, lorsque la tristesse me prit. Le héron d’en face s’envola. Et son cri strident vint se mêler à ma plainte contemplative.
L’herbe était douce. Sûrement que le sommeil me prit.
A cette époque, j’avais du être seule, car à mon réveil un homme se tenait assis devant moi, et il me regardait. Mes sens soudain en éveil me poussèrent à me redresser. Et je le vis, dans la lumière du couchant. C’était un jeune homme aux yeux bridés, mais comme moi il avait le même âge. J’ignorais depuis quand il se tenait là à m’observer durant mon sommeil, mais ce garçon m’avoua m’avoir entendue chanter, et m’ayant trouvée endormie, il n’avait pu se résoudre à me laisser.
Ce garçon, il s’appelait Shinya. Et depuis ce jour nous avions continué à vivre ensemble, à grandir, et à apprendre petit à petit à nous aimer. Et toujours toujours, à l’ombre des cerisiers en fleurs, il souriait, à chaque fois qu’il m’écoutait.
Ses mains dans les miennes, sa tête qui se reposait sur mon ventre, tel un enfant.
Depuis ce jour aussi, je n’ai plus jamais été seule. Jamais.
Mais ensuite …

J’étendis les jambes.
Car à quoi bon ?
Pas de cerisiers en fleurs. Trop de vent. Impossible de chanter.
Et puis …

Cette sonnerie !

C’est vrai !

Je me redresse brusquement.

Des portes s’ouvrent, claquent. Des pas, des cris viennent envahir cette cour trop délaissée dans le silence.
Bientôt la vie s’anime à nouveau tout autour de moi, balayant au passage ces visages, ces rires si tant chers à mon cœur.
Il faut que je me fasse à l’idée. Il faut que je m’habitue à cette vie.
Mais la volonté reste absente, et le cœur débordant ne peut se résoudre à tout délaisser. Pourtant …
Une partie de moi est restée là-bas, tout près de lui. A présent si lointain, inaccessible, que mon esprit peine à le redessiner. Oui, ce sont des traits, mais figés dans le temps alors que je voudrais qu’ils s’animent. C’est si triste ! Et le monde grouillant tout autour de moi ne fait qu’affirmer ce sentiment d’abandon qui m’habite tout entière. Je n’ai plus peur, j’ai seulement des regrets. Et cela me rend triste, si triste !

Un groupe s’approche de moi, me fait signe. C’est Jack, et le gars aux yeux globuleux, Josh.
- T’inquiètes pour le prof, on lui a dit que tu étais malade et que tu as du rentrer chez toi. Il a répondu du coup que c’était dommage pour un premier jour d’école, mais qu’il comprenait que tu sois aussi stressée. L’inconnu fait toujours un peu peur, c’est ce qu’il a dit et …
C’est Josh.
- Comment tu vas ?
C’est Jack.
Je fais signe que oui, plus ou moins.
- Tiens j’ai pris des notes pour toi.
Il me tend les feuilles.
- Merci.
- De rien.
- Roooooo Jack ! Toujours aussi galant homme avec les filles, et surtout avec les petites nouvelles !
- La ferme Josh !
Et un gros coup de coude dans les côtes ! Amusant.
Je dis ça mais je rigole quand même !
- Pardon.
- Hein ?? dirent-ils en cœur.
- Je … Je viens de rire.
- Et ?
- Je …
- Vous ne pouvez pas rire au Japon ?
C’est Josh.
- Tu es trop bête Josh ! Bien sûr que si on rigole au Japon ! N’est-ce pas … ? Heu … Comment tu t’appelles déjà ?
- Oui c’est vrai ça comment tu t’appelle déjà ?
- La ferme Josh !
Mais qu’ils sont bêtes !
- Shunrei, je m’appelle Shunrei.
- Ouille ! C’est d’un compliqué. Comment tu le prononces ? [Shanrey]?
- Shunrei.
- Ah heu … Enchanté [Shanrey], moi c’est Josh !
- Je sais.
- Quoi ?
- Je sais déjà comment tu t’appelles.
- Comment ?
- Idiot le prof t’a appelé en classe.
- Quand ?
- Quand je suis tombée au sol.
- Quand tu es tombée au sol ? Quand ?
- Idiot !
Nouveau coup de coude. C’est fois je ne ris pas. Je ne les trouve plus du tout drôles.
- Ah ça y est je me souviens. Pardon je suis désolé, je ne savais vraiment pas que ça allait se passer comme ça. Vraiment désolé.
Instinctivement je m’abaisse, pour lui prouver ma reconnaissance.
- Hein ? Pourquoi tu te prosternes ?
Je n’aurais pas du.
Josh a crié. Jack se tait. Les autres qui se trouvent à proximité se retournent. Ils ont compris, ou croient avoir compris, ils rient
Je baisse la tête, de dépit cette fois.
Un profond silence s’installe entre nous, de gêne.
Des filles nous adressent la parole, les mêmes qui ont ri en classe et ici, apparemment elles sont avec Jack.

- Et Jack ! Qu’est-ce que tu fais ? On t’attend. Ne reste pas planté-là !
- J’arrive les filles.

Il nous parle :
- Je suis désolé, je dois partir.
Non sans blague !
- On se revoit demain ok ?
Je fais signe que oui.
Josh lui tape sur l’épaule en signe d’amitié. Jack n’a pas l’air d’apprécier.
- Bon faut que j’y aille. Salut !
Il s’en va, accueilli à grands cris par ces bandes de filles bien …
- Canons, elles sont trop canons ces filles ! Ah misère, pourquoi c’est toujours envers Jack qu’elles en ont ?
Ce n’était pas ce que j’allais dire !
- Bon …
- Salut ! dis-je
- Je te raccompagne !
- Pardon ?
En fait j’avais parfaitement compris.
- T’habites où ?
- Je …
- Tu ne sais que dire « je » ?
- Si tu arrêtais de m’interrompre !
- Oups.
- Salut !
Je pars en courant.
- Attend ! crie-t-il.
Je ne m’arrête pas. Il m’attrape.
- Puisque je t’ai dit que je te raccompagnais. On en profitera pour faire plus amples connaissances.
Pas le choix, je suis condamnée à supporter Josh !
- D’accord, dis-je.
- Comment ?
- J’ai dit… Rien laisse tomber.
- Quoi ça ?
- Rien je te dis !!
- Ok, ok, ne te fâche pas ! Alors on va où ?

Sont-ils tous comme ça les Américains ?



(Fin de la première partie.)
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MessageSujet: Re: Comme à regret   Comme à regret Minihorlogeqq8Lun 16 Avr - 14:44

affraid SUPER!
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MessageSujet: Re: Comme à regret   Comme à regret Minihorlogeqq8Lun 16 Avr - 23:15

Hi hi merci beaucoup ^^

Car j'avoue n'avoir été pas convainvue de ce texte. Je le trouvais potentiellement satisfaisant. Enfin soit, de toute manière je compte bien le continuer (rire)
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MessageSujet: Re: Comme à regret   Comme à regret Minihorlogeqq8

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