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 s'il te plait,rappelle toi

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2 participants
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nadine1954
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Féminin Nombre de messages : 6
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MessageSujet: s'il te plait,rappelle toi   s'il te plait,rappelle toi Minihorlogeqq8Mer 27 Juin - 15:54

S’il te plait, rappelle toi…


Elle se promenait le long de ce fleuve tranquille et laissait son imagination flotter au gré de cette onde verte.D’ou venait il, vers quelle mer se dirigeait il ? Et elle ?qu’allait elle devenir, d’où venait elle ?
Elle ne se souvenait plus de grand-chose,après l’accident,le bruit infernal des tôles brisées,broyées , des murs blancs , des blouses vertes,une longue période ou plus rien ne répondait aux commandes de son cerveau et ensuite,la pénible rééducation.
Tout cela était passé, avait pris quelques mois de sa vie mais à présent, bien pire était cette absence de souvenir. Les services sociaux avaient déclarés qu’elle ne pouvait vivre seule, lui avaient donné la possibilité d’habiter un flat appartement dans une maison de repos. Mais elle ne s’y sentait pas bien, elle avait la sensation étrange de n’y être pas à sa place et d’oublier quelque chose d’essentiel.
Elle s’assit sur cette berge accueillante et regarda le mouvement de l’eau, les bulles qui venaient s’éclater irrégulièrement à la surface, la verdure ondulante qui l’entourait et essaya encore et encore de se rappeler. Cet exercice la fatiguait énormément mais elle se disait qu’il fallait à tout prix trouver la raison de cette sensation de vide.
Et soudain la sueur commença à perler sur son front, ses mains devinrent moites, une angoisse, la peur, des images horribles, des cris, vite, se cacher la tête entre les mains et respirer, respirer encore…
Elle se leva en sursaut, courut plus qu’elle ne marchait vers son abri, cette grande maison peu accueillante ou pourtant elle avait son chez-elle.
Elle s’engouffra à l’intérieur, salua le gardien d’un mouvement de tête et s’en fut s’allonger sur son lit.
Elle dut s’être réfugiée dans le sommeil car un bruit léger de grattement sur le battant la fit revenir à elle.
Elle se leva et ouvrit la porte. C’était le psychologue qui venait régulièrement parler avec elle pour essayer de l’aider. Elle le trouvait sympathique, plutôt gentil mais il n’avait pas encore réussi grand-chose. Il lui avait d’ailleurs expliqué que c’était normal, qu’il fallait du temps, beaucoup de temps, que sa mémoire ne voulait pas revenir, qu’elle voulait consciemment oublier ce qui était arrivé car la cause de l’accident était encore inconnue, mystérieuse. Elle avait été trouvée dans une voiture sans plaques minéralogiques, sans papiers, sans signes particuliers d’aucune sorte, ce qui avait laissé à penser que c’était sans doute elle même qui avait attenté à ses jours et avait voulu disparaître sans laisser de traces. Enfin c’est ce que les enquêteur avaient dit mais il était étrange également qu’après les avis de disparition et le compte rendu de son accident, personne n’ait réagit, elle était « un objet perdu que l’on ne réclamait pas », cela ennuyait bien du monde car pour l’aider à retrouver son identité, à mieux comprendre, il aurait fallu provoquer un déclic, trouver sa famille. ; Mais dans ce grand vide, sans passé, elle n’était plus rien.
Elle fit asseoir le jeune homme qui la couva d’un regard bienveillant en s’enquérant de sa santé et de son moral.
Elle lui sourit et lui répondit doucement que tout allait pour le mieux, qu’elle se sentait bien. Son esprit galopait et elle estima qu’il n’était pas nécessaire de parler de cette angoisse qui l’habitait lorsqu’elle sortait .Que pouvait il y changer, elle n’avait pas envie de se plaindre, elle venait de si loin et ces angoisses si pénibles passeraient bien avec le temps.
Il avait apporté des objets, des photos prises dans des magazines, car c’était une méthode qu’il employait pour cette mémoire absente : il lui lisait des articles, des photos, des publicités, et elle devait juste essayer de se laisser aller à ses émotions. Il espérait ainsi que tout ceci déclencherait un haussement de sourcils, provoquerait une interrogation, bref qu’il pourrait déceler un signe quelconque qui entamerait l’amorce d’une réponse à toutes ces questions laissées sans réponse jusqu'à ce jour. Elle se prêta de bonne grâce à l’exercice et n’eut pas l’impression que cela servait à grand-chose mais elle fut surprise lorsqu’elle eut fini car il la regarda en souriant et lui dit d’un ton joyeux :
« Je crois que nous avons fait un progrès, aujourd’hui, enfin »
Elle lui demanda ce qu’il y avait eu de si particulier et il lui fit part de ce qu’il avait remarqué :
« Lorsque je vous ai montré la photo d’une petite fille rousse, vos mains ont tremblés et j’interprète ceci comme un signe. En effet, vous êtes toujours très calme, détachée et ce tremblement veut certainement dire quelque chose. Si votre mémoire refuse encore les souvenirs, sans doute douloureux de ce qui a précédé votre accident, vous ne pouvez rien faire contre votre subconscient qui a tressailli. Cette photo en particulier doit vous toucher, non parce que vous connaissez cette fillette mais parce qu’elle rappelle dans votre inconscient quelque chose d’une autre fillette que vous avez connue. Elle n’est pas forcément la même,ce ne peut être que les cheveux,ou la bouche,ou le nez,ou l’expression de son visage mais c’est à moi de vous montrer d’autres photos pour essayer de nous rapprocher d’un visage plus concret et c’est à vous de continuer à chercher. Dites vous bien que cela ne sera pas facile et que vous risquez de vous faire mal. En effet, si les faits sont trop douloureux, vous pouvez sombrer dans un trou noir. C’est pourquoi je vous demande de me décrire tout ce que vous ressentirez d’ici ma prochaine visite. Si vous avez besoin d’aide, si vous vous rappelez quoi que ce soit, allez chez le gardien et il me téléphonera. Comme vous ne savez plus écrire (elle avait perdu les lettres, ne savait plus les associer pour former des mots), je vais vous laisser des magazines car il faudrait pour m’aider que vous découpiez des images qui évoquent ce dont vous vous souvenez. »
Sur ces mots, il la quittât et elle se sentit prise d’un vertige. Que lui avait-il dit, il allait aller plus loin, il allait chercher encore mais le voulait elle ? Encore une question sans réponse, enfin elle n’en était pas sure, elle ne savait pas ce qu’elle voulait justement, elle avait peur aussi de ce qu’elle pouvait apprendre, peur de savoir si c’était vrai qu’elle avait voulu en finir avec la vie car si c’était vrai, ce devait être grave, on n’arrête pas sa vie sans raison sérieuse avaient dits les enquêteurs. Donc, la culpabilité qu’elle ressentait se rajoutait à son je ne sais quoi d’amertume devant cette recherche si pénible. Ne pouvaient ils pas la laisser tranquille, pourquoi à tout prix vouloir chercher, et elle se mit à pleurer à chaude larmes. Etrange, ce déferlement d’émotion, ce ne lui était jamais arrivé depuis le jour fatidique, elle ne pleurait plus, ne riait plus, ne souffrait plus…même les infirmiers et docteurs l’avaient félicitée pour son courage devant la douleur. Ils ne comprenaient pas bien mais elle avait essayé d’expliquer que c’était comme si il y avait quelque chose de mort en elle, et la sensibilité physique était une partie de ce qui avait disparu à jamais.
Ces larmes étaient donc quelque chose d’exceptionnel et de dangereux, elle ne voulait pas, ne voulait absolument pas que cela se reproduise, elle devait se durcir, elle devait revenir à ce qu’elle s’était promis, elle devait continuer à oublier, surtout ne pas laisser ses souvenirs revenir car sinon elle allait encore souffrir. ;
Elle se secoua, comme un chiot qui s’ébroue après le bain et se prépara pour le repas. Elle devait se rendre dans la salle où tous venaient prendre leurs repas et appréhendait ce moment. Elle s’y rendait chaque soir mais n’aimait pas ces visages qui l’entouraient, c’était le plus souvent des visages absents, des gens enfermés dans leur amnésie, ils n’avaient rien à dire, rien à partager. Comme elle ils étaient à la recherche de leur passé mais bizarrement elle ne se sentait pas de leur monde.
Elle avala son repas en vitesse et remonta dans son antre.
Elle prit les illustrés laissés par le psy et en parcourut quelques uns mais son esprit vagabondait, elle ne voyait rien de ce qui s’étalait devant ses yeux. Elle fermât ses paupières lourdes, résolut d’aller se coucher car cette journée lui semblait tout à coup bien épuisante.
Elle se réveillât à l’aube et, contrairement à ce qu’elle attendait, elle avait dormi d’un sommeil profond et sans rêves.
Elle ouvrit sa fenêtre et l’air odorant des jasmins et des orangers l’atteignit en plein visage. Comment se prénommaient ces senteurs ? Quels étaient ces arbres ?il fallait qu’elle le demande tout à l’heure car elle aimait ces parfums et elle trouvait dommage de ne plus savoir les nommer. Après une toilette sommaire, elle résolut de partir. Elle ne dirait rien à personne mais elle pensait qu’il fallait fuir. Cela lui semblait une évidence, elle ne savait pourquoi, sans doute la peur la poussait elle car après tout, c’était le week-end et le psy ne reviendrait que lundi. Oui, c’était bien ça, il voulait l’aider mais elle savait au fond de son être qu’elle ne voulait pas être aidée, elle ne voulait pas que l’on retrouve ce passé, et elle allait tout faire pour que cela ne se produise pas. FUIR…
Ce mot s’écrivait en lettre de feu dans son cerveau, une sensation de connu, de déjà vu. Elle avait donc déjà fui, elle en était sure à présent, seule la raison lui en échappait encore.
Elle rassembla quelques affaires de toilette et une robe dans un petit sac qu’elle avait trouvé dans une armoire et franchit la porte avec une sensation de victoire. Elle partait, elle ne reviendrait plus, elle voulait bien vivre mais elle ne voulait plus rien savoir de plus que les choses courantes de la vie qu’elle allait réapprendre tout doucement, à son rythme et sans laisser voir qu’il y avait tant de choses qu’elle ne savait plus faire comme tout le monde.
Le premier moment était exaltant, elle marcha vers le portail, s’en alla en direction de l’eau qu’elle appréciait tant et se promena lentement tandis que les réflexions commençaient à l’assaillir…qu’allait il se passer, elle ne savait plus rien faire et elle devait vivre, comment trouver un endroit ou dormir, comment manger ? Elle se sentit tout à coup bien faible, bien petite et ses pas devinrent plus hésitants.
Etait ce donc si terrible de se souvenir de tout, cette guerre qu’elle se livrait devrait avoir un jour une fin et elle ne pouvait pas continuer à avancer vers le vide, elle devait retourner un pas en arrière et cela lui permettrait d’aller à nouveau vers l’avant. Une auto passa à ses côtés et une voix lui demanda :
« Vous ne voulez pas que je vous dépose ? »
Elle dévisagea ce conducteur et fit un pas sur le coté
« Non, cela ira ; merci » s’entendit-elle répondre.
Mais lorsqu’il s’éloigna elle se sentit vide et de nouveau un vertige la saisit.
Elle descendit vers l’eau dans laquelle se reflétait les arbres des rives et le soleil et elle frissona. Elle n’avait même pas pensé à prendre un pull-over dans sa hâte irréfléchie. Elle s’assit submergée par la lassitude et s’allongea en fermant les yeux.
S’arrêter, se perdre dans cette eau, remonter à sa source et redescendre vers une nouvelle vie, oublier pour toujours cette recherche de son passé, effacer le tableau noir de ses douleurs, regarder à nouveau la vie. ; Quel était ce rêve qu’elle ne pouvait pas réaliser quel était cet espoir qui s’insinuait dans son crâne douloureux, elle savait bien que le prix à payer était trop lourd, qu’elle ne pouvait pas y penser, que ce chemin d’oubli qu’elle s’était tracée était la seule voie possible.
Une idée folle jaillit, et si elle se laissait tout simplement glisser dans cette onde accueillante, personne ne le saurait, personne ne la chercherait puisqu’il n’y avait déjà plus rien. Les responsables du home n’en avaient cure, une personne de plus ou de moins qu’est ce que cela pouvait bien faire ?
Les habitants de la grande maison ne la connaissaient pas, ils n’avaient vu qu’une ombre pale qui venait y prendre ses repas, et en plus, ils étaient bien trop occupés avec leurs propres mémoires.
Le psy, oh oui, il avait l’air de l’aimer bien, il était sincère lorsqu’il voulait l’aider mais il avait sa vie, et il ne s’en ferait pas si il perdait une patiente comme elle, ces gens la n’éprouvent pas de sentiments pour leurs malades, ils ont appris à se détacher des problèmes qu’ils traitent, donc elle ne lui manquerait pas non plus, juste sans doute une phrase du type :
« Elle était bizarre, elle ne réagissait déjà plus à rien, elle n’aura pas supporté de ne plus avoir d’origine.. ; »
Tout à coup une petite voix la fit sursauter :
« Tu viens souvent ici ? »
Elle ne l’avait pas entendu arriver et se retourna, comme une enfant prise en défaut vers l’origine de cette interruption dans ses pensées.
Derrière elle se tenait une gamine d’une dizaine d’années et un petit chien noir qui s’assit en la regardant .Elle n’en revenait pas, elle n’avait jamais croisé personne, il n’y avait pas d’habitation à 10 kilomètres à la ronde et elle avait l’impression qu’elle rêvait. Cette petite fille qui se tenait là avait des cheveux couleur de cuivre flamboyants, un petit nez retroussé, des tas de petites taches de rousseur. Cette toison dorée au soleil, non, elle devait se pincer pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, ce n’était pas un mirage, mais c’était ses cheveux, son air narquois, même le chien ressemblait à Pocket. Et soudain, elle se mit à rire, elle avait l’impression de devenir folle, ce n’était pas un hasard, ce n’était pas possible, cela n’existe que dans les livres, pas dans la réalité. ; Alors qu’elle fuyait résolument toue traces de son passé, une simple rencontre à un moment complètement désespéré remettait tout en question. Ce signe du ciel,il fallait qu’elle l’écoute,il fallait qu’elle raconte à tous pourquoi elle était morte avec sa fille pourquoi elle avait arrêté de vivre le jour ou son petit ange avait rendu son dernier soupir ,pourquoi tout d’un coup sa mémoire était claire comme du cristal ; Elle avait lutté pour cette petite vie ,la maladie l’avait emporté, elle avait perdu sa bataille,elle avait failli à son rôle de mère ,elle avait eu tant de chagrin, elle ne voulait plus de cette vie car elle voulait rejoindre son enfant,le suivre ou il était,elle avait jeté sa voiture contre un arbre,elle n’aurait jamais du se réveiller après cet accident,elle ne voulait plus vivre. Mais tout à coup, cette apparition lui faisait comprendre une chose essentielle : La vie était la, plus forte que tout, sa fille vivait encore, elle l’aurait tuée une deuxième fois en se tuant aussi, elle n’avait que trop tardé à se souvenir de leurs éclats de rire, de leur complicité, des promesses qu’elle lui avait faites en fermant ses yeux pour toujours. Cette petite fille rousse était l’image même de la Vie, en un instant elle avait déchiré le grand voile noir qui cachait le soleil, elle lui sourit et lui planta un gros bisou sur ses joues chaudes et lui murmura :
« Je te remercie, j’ai retrouvé ma lumière, après tout, on est mort que lorsqu’on vous a oublié… »
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MessageSujet: Re: s'il te plait,rappelle toi   s'il te plait,rappelle toi Minihorlogeqq8Jeu 28 Juin - 11:31

J'aime bien. Même si il y a toujours moyen d'améliorer le texte, par exemple en évitant les répétitions.
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nadine1954
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MessageSujet: Re: s'il te plait,rappelle toi   s'il te plait,rappelle toi Minihorlogeqq8Dim 8 Juil - 1:08

a re-travailler...lorsque j'en aurai le temps , c'est promis
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MessageSujet: Re: s'il te plait,rappelle toi   s'il te plait,rappelle toi Minihorlogeqq8

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