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 L'oiseau bleu.

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Azriel
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Azriel


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MessageSujet: L'oiseau bleu.   L'oiseau bleu. Minihorlogeqq8Ven 14 Déc - 17:36

C'est une petite histoire que j'ai écrite recemment pour l'anniversaire d'une amie.

Chère ...,

Excuse moi ces mots maladroits. Voilà que depuis bien longtemps, je reprends ma plume pour te conter une histoire. Et j’espère qu’en dehors de mes faiblesses, celle-ci te plaira. Mais avant toute chose, avant tout commencement et toute fin, je désire te souhaiter, ma tendre amie, un joyeux et heureux anniversaire !

Comme toute petite histoire, la mienne commence par :

Il était une fois, dans un pays lointain …

Le Roi décida d’organiser une grande fête pour son fils, à l’occasion de son dix-neuvième anniversaire. Ce jour était en fait un prétexte pour le souverain, qui désirait plus que tout que son fils s’intéressât un tant soit peu aux femmes. Le monarque se faisait vieux et il pressentait cette mort à venir qu’il redoutait bien malgré lui. Il ne doutait pas des capacités de son fils à lui succéder en digne héritier de la couronne. Mais il refusait de quitter cette bonne vieille terre sans avoir pu au préalable serrer dans ses bras ses petits enfants. En cette occasion donc, il invita toutes les jeunes filles du royaume à se rendre à la fête, toutes sans exceptions. Car il connaissait trop bien son fils pour pouvoir lésiner sur le nombre ; ce prince qui passait son temps à jouer aux échecs et à parler de stratégies en contemplant les nuages dans le ciel. Jamais de sa vie il n’avait désiré une femme. Pour lui, elles n’étaient qu’une simple distraction sans conséquence. Il s’en lassait d’ailleurs assez vite et il n’était pas rare de l’entendre murmurer ces mots bien connus aujourd’hui : « Shit ! Que c’est chiant ! ». C’était aussi avec cette même phrase que le prince accueillait ses prétendantes. Il les regardait à peine, là, allongé comme il était la plupart du temps dans l’herbe humide. Le Roi ne comptait plus le nombre de jeunes filles venues faire la cour à ce jeune paresseux. Il les voyait venir toutes souriantes et repartir dans une colère froide. « Quel mufle ! répétaient-elles, quel hypocrite ! Quel goujat ! Quel … ! » Les insultes ne manquaient pas. Et elle disaient vrai en dépit de leur grossièreté : le prince était quelqu’un d’hautement intelligent, beau et fière de lui, mais il manquait cruellement de tact. Paresseux comme il était, il ne se posait jamais le question de savoir si ce qu’il disait était correct ou non. Il n’allait pas par quatre chemin pour dire le fonds de sa pensée, qui toujours ce résumait ainsi : « Shit ! Que c’est chiant ! ». Le Roi avait donc décidé de miser sur le nombre, persuadé que parmi les millions de jeunes filles qui vivaient sur ses terres, il y en aurait au moins une qui taperait dans l’œil du prince ; une femme assez originale pour divertir ce fière petit prince au caractère bien trempé !
C’est ainsi que le jour venu, les portes de la ville s’ouvrirent à la volée, et les cloches résonnèrent au loin, à travers tout le pays, faisant sourdre de leurs voix tranchantes l’appel du roi à se mettre en route vers les marches du palais. Toutes le jeunes filles vinrent, habillées dans leurs plus beaux atours. La ville était emplie de couleurs chatoyantes, de tissus de soie, et de paillettes dorées qui venaient scintiller aux abords des petites joues roses. Les rues n’étaient que danses et rires, chants et sourires. Des parades se formaient ici et là, des musiciens s’exprimaient à chaque coin de rue et les danseurs cabriolaient sur les places où se concentraient les mets les plus délicats. De longues tables avaient été posées, les verres remplis, et les assiettes garnies ; on pouvait goûter rien qu’à l’odeur la richesse des épices garnissant les victuailles. Ah que la fête était réussie ! Ah que le monde sentait bon ! Que les femmes étaient belles ! Que les hommes étaient beaux ! Le Roi contemplait tout cela avec complaisance. Ah que le Roi était satisfait ! « Regarde mon fils ! »
Gros soupir.
Ah que ce Prince était têtu ! Toujours avec son air impassible, il regardait l’agitation se dérouler sous ses pieds, les défilés se former, et les spectacles s’entamer. Ah bien sûr, l’on ne pouvait pas dire que cette fête ne fût pas un succès. Elle était magnifique, mais seulement d’un certain point de vue. En cette occasion, on lui avait permis de rester assis, de regarder tout simplement, ce qu’il adorait faire. Les gens en bas l’amusaient, avec leurs rubans colorés, leurs confettis et leurs serpentins. Mais ces femmes ! Ah ces femmes, qui venaient sans cesse le déranger pour recevoir ses faveurs ! Elles étaient toutes pareilles pour lui, toutes aussi superficielles et vides. Il se demandait d’ailleurs si à l’intérieur de ces belles têtes extraordinairement parées se trouvait un quelconque bon sens, une quelconque originalité capable de le surprendre. Mais non. Rien ! Juste des gloussements et des battements de cils ! Ah que ces femmes l’ennuyaient ! De véritables plaies ! Si encore elles pouvaient éviter de lui barrer la vue ! « Shit ! Que c’est chiant ! »
Ah que le prince était têtu !
Comme le Roi pouvait s’y attendre, le Prince n’accordait aucune attention à ces princesses qui venaient lui rendre honneur. Ah c’était bien son fils, une véritable tête à claque ! Rien ne pouvait le détourner de son expectative, cette attente sans promesse d’une femme amusante. Pourtant les femmes drôles ne manquaient pas dans cette ville. Il suffisait d’observer les jeunes actrices s’épancher en mimes grossières sur la scène, les voir donner la réplique à monsieur Pantalon et Arlequin. Il s’y trouvait de même de ravissantes jeunes filles à l’intelligence brillante, capable de catégoriser le monde en des principes universaux. Mais non. Rien ! Le temps passait, et le Prince restait là à bailler aux corneilles, chassant d’une mains les demoiselles venues l’importuner ! Ah que ce fils l’ennuyait ! Un véritable petit diable. « Oh God, c’est facheux !
Mais voilà que la fête battait son plein. Les princesses toujours défilaient mais sans plus de succès. Le soir tombait. Les lampions s’illuminaient d’un éclat tamisé. La douce atmosphère du crépuscule s’installait. Et les couples se retiraient dans les coins, à l’abri, loin des regards.
Les jongleurs laissèrent de côté leurs foulards et ballons. Ils allumèrent leurs torches et s’amusèrent à étonner les passantes de leurs tours de force. Le Prince applaudit, content de cette belle fête. Et toujours assis sur son piédestal, il admirait la beauté du soir et de cette ville resplendissant de mille feux multicolores. C’est alors qu’il aperçut sur la place, près de la petite fontaine, une petite fille jouant de son pipeaux. Il entendait faiblement le son qui s’en échappait. La mélodie paraissait nasillarde, pauvre, à l’image de celle qui la forgeait. Le plus surprenant était de l’entendre parmi tous ces cris et bruits alentours. Un oiseau bleu était perché sur son épaule qui le regardait de ses yeux fixes. Soudain la musique s’intensifia en même temps qu’un silence pesant s’aplatit sur chaque être. L’oiseau déploya ses ailes et il s’envola à travers la nuit. Son pelage argenté scintillait à la lumière des étoiles. Il semblait s’amuser et danser avec elles, tandis que la musique accompagnait chacun de ses mouvements. Le Prince jeta un regard en haut, et se perdit dans l’immensité du ciel qui se mouvait à chaque coup d’aile. Qui était-il, cet oiseau majestueux qui jetait le trouble en son âme ? Quelle était-elle, cette jeune musicienne charmeuse d’étoiles ?
Le monde autour de lui donnait l’impression de s’évanouir, la réalité de se réduire à cette seule jeune fille qui faisait danser son oiseau. Quelle était pauvre cette enfant ! Mais quel grâce accompagnait les vols de son oiseau ! Jamais le Prince ne vit tel animal plus beau. Se pouvait-il qu’une âme puisse donner tout ce qu’elle eut pour un tel être ? Il se sentait fasciné par elle, par lui, cet oiseau bleu !Il voulut la rejoindre, mais n’osa faire le moindre geste, de peur de briser cette danses solennelle, de peur de se rendre compte que tout ceci n’eut été qu’un rêve.
Alors le Prince, abandonnant sa raison, ferma les yeux, n’écoutant que cette musique qui devenait à chaque fois plus précise et plus belle. Son cœur battait à tout rompre, s’accordant sur les mouvements répétitifs de l’oiseau qui voltigeait au dessus de lui. Il faisait trembler l’air de ses ailes et semblaient répondre aux lignes mélodiques projetées par la flûte. Le Prince se laissa bercer par cette musique inattendue, et il se mit à rêver ; d’un autre jour, d’un avenir meilleur, où il se voyait assis sur un trône d’or souriant à l’approche de son oiseau bleu qui lui avait été offert pour ses dix-neuf ans ! Il se surprit à aimer cet oiseau, telle une femme, telle une épouse qui lui était prédestinée depuis bien longtemps. Quelle était belle ! Loin des parures superflues, elle se tenait, tout simplement à ses côtés ! Qu’il aurait voulu la prendre dans ses bras, qu’il aurait voulu lui dire à quel point il l’aimait ! Il tendit les bras, l’oiseau bleu se posa. Il ouvrit les yeux, contents de ce présent si gentiment offert, mais il n’était plus sur son trône doré. L’image de la femme disparut à ses yeux, et il se trouva là, assis, sur son siège, regardant avec attention la fontaine ici-bas. La petite fille avait disparu. La musique s’était tue, submergée par ce brouhaha incessant de cris et de rires. Mais l’oiseau bleu était réel. Il se tenait, là, fière sur son bras, le regardant de ses yeux inquisiteurs. Etait-ce elle, la femme tant aimée ? Celle qui venait de disparaître à l’instant ? A ses côtés, au contact de cet oiseau bleu, le Prince n’eut plus envie de dire : « Shit ! Que c’est chiant ! ». Au contraire, il accepta l’honneur qu’on venait de lui faire.
Il se leva. Il tendit les mains. Et à son tour chanta une comptine de son enfance. L’oiseau bleu se perdit à nouveau dans l’obscurité. Ses éclats argentés zébrèrent le ciel. Et bientôt il n’eut plus que cette lumière que tous admiraient. Oh oui cet oiseau était magnifique ! Et son propriétaire devait l’être bien plus. Le Prince se souvenait d’une vague silhouette près de la fontaine. Oui ils devaient avoir raison. Cette personne devait être bien belle pour pouvoir posséder un tel oiseau bleu.
Celui-ci revint. Et le regarda à nouveau avec la même profondeur dont il était capable. Il semblait le questionner, il semblai vouloir lui demander : veux-tu vraiment que je t’appartienne ?
Le Prince soupira, et dans cet infime soupir le petit oui surgit qui scella son destin. Qui que tu sois belle inconnue, mon destins t’appartient ! Parce que cet oiseau a scellé mon cœur, parce que son chant m’a enchanté ! Il caressa l’oiseau. Et en silence, sous le regard de tous, il lui donna un baiser. L’oiseau bleu tourna la tête, battait des ailes. Son éclat devint éblouissant, transparent presque. Et à travers cette lumière le Prince aperçu à nouveau la petite fille jouant du pipeaux près de la fontaine. La mélodie avait changée. Elle était ample et gracieuse. A nouveau son épaisseur grossit tandis que des nuées argentées un visage de femme apparaissait. Dans les bras du Prince se tenait la plus belle des femmes, sa tête reposait contre son cœur. Et elle le regardait, du même regard inquisiteur que l’oiseau bleu. A nouveau encore le silence s’aplatit. Les chants cessèrent. Les danses s’immobilisèrent. La jeune fille regardait. Le Prince la regarda. Et ils s’aimèrent. La dernière note de la flûte se dissolva dans l’air. Et le jeune homme eut juste le temps d’apercevoir la petite fille lui sourire et lui faire un petit signe de la main.
« Pour toi dit-elle, un oiseau bleu ! »
Et elle disparut, aussi soudainement qu’elle était apparue.
De toute façon, à cet instant précis, le monde du jeune homme se perdait dans le regard bleu de cette ravissante jeune fille. Elle qui avait réussi à le sortir de l’ennui, elle qui avait pu lui ôter ses deux mots de ses lèvres : « Je t’aime ! » On entendit encore quelques battements d’ailes … et le peuple acclama l’union de la Belle Dame et de son Prince : l’oiseau bleu et l’ange blond.
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MessageSujet: Re: L'oiseau bleu.   L'oiseau bleu. Minihorlogeqq8Ven 14 Déc - 20:33

c'est une jolie histoire, bien que je ne soit pas sure de comprendre toutes les subtilités... c'etait destiné a une personne, donc je presume que certains details font reference a du vecu?

mais c'est joli!!!
( l'oiseau bleu, je crois que ca a un rapport avec la poste ptdr, fait atention qu'il ne te demande pas des droits!!!)
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