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 Victimes de la société

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exeptionthelife
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MessageSujet: Victimes de la société   Victimes de la société Minihorlogeqq8Lun 26 Mar - 18:58

Victimes de la société.


Aujourd’hui premier jour d’été, Thomas est assis sur un banc en train de lire son journal. Il s’arrête sur un article qu’il connaît bien puisque que la même chose lui est arrivé.
Sa petite vie d’artiste a été chamboulée et transformée par un grand cauchemar.

Cela faisait quelque mois, qu’il s’était installé comme à son habitude, sur la place principale de la ville. Il passait sa journée à faire des graffs pour se faire connaître. Beaucoup de personnes méprisaient son travail à cause de la réputation que certains, qui se disaient graffeurs, donnaient à leur profession. Il avait déjà eu des critiques, mais il en faisait abstraction, car il savait au fond de lui que l’on ne pouvait pas être apprécié par tous. Et heureusement, la plupart admirait ses œuvres. Les gens du coin l’appréciaient beaucoup. Il n’hésitait pas à donner à l’occasion un coup de main car il avait bon cœur et avait toujours le mot pour rire. Il ne faisait de mal à personne.

Ce jour-là, en fin d’après-midi, une bande de jeunes que l’on pourrait qualifier de bourgeois s’arrêtèrent en disant à voix haute : « t’as vu ce type ! Nous on se fait chier à faire de grandes études et lui il est là à rien foutre de la journée. Franchement les gars, vous n’en avez pas marre des types comme lui, qui vivent au crochet de la société avec ces torchons ? » Ils répondirent tous : « il faut lui faire sa fête ! Des fénéants comme lui n’ont pas leur place dans notre monde. »
Il continuèrent à parler entre eux. Thomas, gêné par ces commentaires, commença à ranger ses bombes de peinture. Quand il eut fini, ils étaient toujours là. Thomas partit évitant leur regard.
Le lendemain matin, Thomas se réinstalla toujours au même endroit. Quand il vit le groupe de jeunes s’approcher de lui, il prit peur. Il savait qu’il allait avoir des problèmes. Ils commencèrent par lui dire : « t’as pas ta place ici, va plutôt balayer la fac, ils ont besoin de gars dans ton genre. Tu vas voir ce qu’on fait à des types comme toi ! » Ils sortirent de leur sac de cours deux marteaux, ils lui brisèrent les deux mains et comme si ça ne suffisait pas, il les lui piétinèrent. Une fois qu’ils en eurent fini avec lui, ils partirent à toute vitesse criant : « si la prochaine fois on te revoit, on te ratera pas ! ».Thomas eu juste le temps d’entendre ces paroles avant de s’effondrer de douleur. Ses mains étaient difformes mais surtout…, surtout il réalisa qu’il ne pourrait plus graffer ou du moins plus comme avant. Il tomba dans les pommes quand on entendit au loin les pompiers et la police.
Il fut amené d’urgence dans l’hôpital le plus proche.

Quand il reprit connaissance, il eut la visite de deux policiers qui lui posèrent des questions et lui demandèrent s’il voulait porter plainte. Thomas, sans même réfléchir, leur dit qu’il ne voulait pas porter plainte car pour lui, bien que le chemin promettait d’être long avant de pouvoir graffer de nouveau, le plus à plaindre dans l’histoire n’était pas lui .Il expliqua alors que ceux qui avaient fait ça étaient sans aucun doute bien malheureux. C’est sûr qu’il ne fallait pas les encourager mais porter plainte ne servirait à rien. Thomas avait agi avec son cœur car il pensait que si la société était plus indulgente il n’ y aurait pas de réactions excessives.

Il passa plusieurs mois les mains immobilisées mais jamais ne regretta la décision qui l’avait prise car, selon lui les envoyer en prison n’aurait rien arrangé à sa situation. Puis, le médecin lui avait dit qu’il allait pouvoir retrouver ses mains et, pour lui c’était plus important.
Il profita de ce temps pour mettre en place un projet permettant de faire découvrir ce qu’était le métier, avec l’aide et l’accord de ses collègues artistes, aux jeunes de tous âges et de démontrer que vivre de sa passion n’était pas simple.

Six mois plus tard, il commença des séances de rééducation qui devaient durer plus de deux ans .Un jour alors qu’il quittait une de ses séances, il aida un jeune homme en fauteuil roulant . Le jeune homme gêné le remercia et Thomas répondit : « de rien, c’est normal, d’autant plus entre gens comme nous, avec un handicap. » Le jeune homme qui avait eu le temps de réaliser.
Il lui raconta qu’il faisait de grandes études et que ses parents lui mettaient la pression car dans sa famille ils étaient tous ingénieur ; il lui avoua qu’il n’était pas très bon à l’école et qu’il avait deux camarades qui lui faisaient faire des défis ce qu’il lui avait valu ses deux jambes. Il n’arrivait plus à différencier le mal du bien . Il lui expliqua encore qu’il avait perdu ses jambes lors d’un défi stupide qui était de faire une descente en vélo dans le sens contraire à la circulation tout en slalomant les voitures. Depuis son accident et l’arrêt de drogue, il était plus tolérant envers les autres et il avait prit conscience qu’à cause de ses conneries il avait gâché la vie de deux personnes : la sienne et celle de Thomas.
Thomas, surpris, s’immobilisa. Il regarda le jeune en fauteuil et resta sans voix. Il avait face à lui, son agresseur. La roue de la vie tournait.

Quelques temps plus tard Thomas lui proposa d’apprendre à connaître mieux le métier d’artiste en lui racontant sa passion. Le jeune accepta et s’excusa de son attitude passée. Il se virent plusieurs fois après leur séance de rééducation. Thomas lui montra les étapes et la recherche pour son travail, ainsi que l’investissement que cela demandait. Quand le jeune vit l’ampleur de la tâche il pensa que juger comme il l’avait fait était honteux. Il comprit qu’être artiste n’était pas offert à tout le monde et qu’il fallait travailler aussi dur qu’à la fac .

Ce jeune pour se faire pardonner lui proposa son aide financière.


Un an plus tard le projet de Thomas prit jour avec comme bénévole pleinement actif, le jeune homme qui, à l’époque, avec deux de ses camarades l’avaient agressé. Et il put ainsi recommencer à graffer avec modération.
Ils allèrent dans les écoles , les lycées et parfois même ils organisaient des groupes de discussions avec des artistes et des étudiants en fac. Ils prirent beaucoup de plaisir à faire connaître ce métier. Il créa même plusieurs ateliers dans toute la France afin que les jeunes se rendent compte par eux même. Thomas était apprécié par ses collègues et la plupart des jeunes. Il y en avait toujours qui le méprisait mais, pour lui, ce n’était pas important car il trouvait une grande satisfaction à faire découvrir ce métier.

Thomas aux yeux des autres, était la victime, mais lui refusait d’y croire car nous tous, sommes victimes de la société, son agression en est la preuve.

Le plus gratifiant pour lui était d’avoir fait changer certaines personnes d’avis sur son métier et d’avoir laissé une seconde chance à ses agresseurs. Il ne revit jamais les deux autres mais il avait réussi à faire réaliser au troisième qu’il ne fallait pas s’arrêter à l’apparence des gens, qu’il fallait creuser d’avantage avant tout jugement.
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MessageSujet: Re: Victimes de la société   Victimes de la société Minihorlogeqq8Lun 26 Mar - 19:36

histoire poignante, bonne morale, simples mots touchants.... et surtout belle fin...qui donne de l'espoir...si seulement le monde pouvait être moins noir!
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MessageSujet: Re: Victimes de la société   Victimes de la société Minihorlogeqq8Lun 26 Mar - 19:39

C'est vrai le monde est mal fait mais heureusement il y a toujours un sens à la vie et c'est l'essentiel!
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MessageSujet: Re: Victimes de la société   Victimes de la société Minihorlogeqq8Lun 26 Mar - 23:43

Moi je ne trouve pas que le monde est mal. Il est juste comme il est, ni blanc ni noir.
Mais merci pour ton histoire.
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MessageSujet: Re: Victimes de la société   Victimes de la société Minihorlogeqq8

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