Quand j'étais jeune j'habitais au dessus de la copine de mon grand-père, car comme mon père et ma mère mes seuls grand-parents connus ont divorcé. Je vivais avec ma mère qui à ce moment de ma vie avait un emploi et elle me faisait garder en-bas. Au début, lorsque ma mère m'emmenait chez cette femme, j'étais effrayé alors j'allais me cacher sous la table de cuisine qui était couverte d'une nappe en polyester plastifié blanc rayé vert. Ensuite ma mère partait sans que j'ai le courage d'aller m'agripper à sa jupe.
J'étais à présent seul, les demandes et le temps passèrent; Je ne voulais en aucun cas sortir de ma cachette, mais elle finit par me faire une offre que je n'ai pas su refuser, un livre à colorier ou peut-être de beaux crayons pour dessiner. J'ai poussé le crayon tout la journée. Le lendemain aussi et le jour d'après, je suis revenu et le jours d'après et le jour d'après après. Je devais venir tout les jours même ceux où il n'y avait aucun besoin de me faire garder. Tout ce qui m'importait c'était que cette femme donc je n'arrivais pas à prononcer le nom apprécie mes créations. En réalité, son nom était ''Anna'', mais je le prononçais mal et je disais donc ''Nana''.
Quelques fois, je m'attaquais à des dessins plus difficiles et il arrivait que je me décourage. Dans ces moments, Nana me répétait ''Quand tu veux, tu peux'' et cela même si j'avais les larmes aux yeux, convaincu du contraire. Cela avait pour effet de me figer et peu après je retournais à mes dessins. Je pense que cette phrase me suivra encore très longtemps sur mon chemin de vie. Ce qui est certain c'est qu'elle m'a suivit à l'école, à mes cours de musique et nombres de choses. Elle fait partie de moi, sinon j'agis selon une ligne de conduite similaire.
Toute ma vie, j'ai su ce que je voulais et je l'ai voulu de toute mes forces, mais de nos jours ce qui manque le plus c'est des rêves que l'on peut sincèrement désirer. Pour moi par-contre je désire accomplir plus d'une chose et on ne peut réussir parfaitement dans tout. C'est pourquoi je crois en vouloir trop. C'est très frustrant. On en vient à se demander qu'est-ce que l'on veut et nous sommes alors paralysés. Tout à coup ''Si tu veux, tu peux'' n'est plus aussi puissant.
Je crois pourtant me tromper. Si nous sommes malheureux c'est que nous ne voulons pas être heureux. Nous nous laissons dépérir sur le flot de la paresse. Il faut se ressaisir, car je vous le dit, il suffit d'un petit brin pour retrouver ce que l'on a perdu. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Voila ce que je veux: être toujours plus fort.